Chronologie de la cathédrale

Plan © Grégory Chaumet, Plemo3D

Coupe longitudinale © Grégory Chaumet, Plemo3D

Rose occidentale © Christian Lemzaouda, CAC

Description de l’architecture et de la construction

Dany Sandron

Commencé au début des années 1160, le chantier de la cathédrale a progressé par étapes d’est en ouest jusqu’à l’achèvement des tours de la façade au milieu des années 1240.

La cérémonie de la pose de la première pierre en présence du pape Alexandre III, dut se dérouler à l’emplacement du chœur, la partie la plus ancienne de l’édifice. En 1177, selon le témoignage de Robert de Torigny, abbé du Mont-Saint-Michel, il était terminé à l’exception des voûtes. Il est vraisemblable que celles-ci étaient en place pour la cérémonie de la consécration du chœur en 1182. Le chantier ralentit à peine dans les décennies suivantes qui virent l’achèvement du transept et la poursuite des travaux dans la partie orientale de la nef. Ils se poursuivirent jusque vers 1220 à son extrémité occidentale qui pouvait s’adosser au puissant massif de façade qui s’élevait à cette date jusqu’au sommet du niveau de la rose. La partie supérieure des tours et la galerie qui les ceint à la base furent achevées vers 1245 quand les cloches furent suspendues dans le beffroi de la tour nord.

Ainsi, au terme de quatre-vingts années environ, les travaux du gros-œuvre avaient-ils été menés à terme. Dès le projet initial, la cathédrale adoptait un plan cruciforme où le vaisseau central, bordé de doubles bas-côtés sur toute sa longueur, était interrompu vers le milieu par le vaisseau transversal du transept. Le vaisseau principal superposait à l’origine quatre niveaux, grandes arcades, tribunes, baies circulaires ou oculi donnant sur les combles des tribunes et enfin des fenêtres hautes relativement courtes. Le voûtement d’ogives était généralisé. Pour assurer l’équilibre d’une structure gigantesque dont les voûtes culminent à plus de 30 mètres, un record à l’époque, le maître d’œuvre a mis en place à l’extérieur du chœur et de la nef des arcs-boutants qui contrebutent les poussées des voûtes d’ogives du haut vaisseau. Cette technique aux effets très spectaculaires, propre à l’art gothique, métamorphose une architecture qui puise aussi dans la tradition pluriséculaire des grandes basiliques à cinq vaisseaux et files de colonnes.

Ainsi Notre-Dame offre-t-elle une synthèse originale, combinant des traditions remontant à l’époque paléochrétienne et des techniques et formes issus des derniers perfectionnements dont témoigne par exemple la grande rose à rayons de la façade occidentale à deux tours qui est à l’époque de sa construction le frontispice le plus monumental appelé à une longue postérité.